Il y a peu, mon Maître est parti
pendant plusieurs semaines au Japon, auprès de son Maître, le Grand Maître Tei
Sei Ryu.
À son retour, il nous a expliqué
qu’il y avait plusieurs versions dans les katas d’arts martiaux internes.
Je ne parle pas de styles
différents, mais bien de versions différentes des mouvements au sein d’un même
style et d’une même école. Différents niveaux de codification des gestes.
Accéder aux niveaux « plus
fermés » est un signe que le Maître estime ses élèves prêts à accéder à ce
nouveau savoir. Il est également un défi pour les disciples qui devront montrer
qu’ils sont capables de recevoir à sa juste valeur cet enseignement réservé à
un petit nombre d’initiés.
1ère version :
La version « grand
public ».
Accessible à tous dès que vous
vous promenez ici ou ailleurs dans un parc ou sur internet. N’importe qui peut
sans aucun problème trouver un Maître ou pseudo-maître qui lui enseignera cette
version.
2ème version :
C’est la version
« public ».
C’est jusque-là celle que nous
pratiquions dans notre École. Depuis plus de 20 ans, cette version était notre
version. Accéder à cette version est déjà en soit une chance, car elle n’est
pas montrée à tous les pratiquants.
3ème version :
Depuis son retour du Japon, nous
révisons l’intégralité des katas dans une nouvelle version :
C’est la version
« école ».
Les mouvements intègrent
davantage les principes fondamentaux du Hsing-I-Chuan. Ils paraissent plus
faciles à réaliser, mais ce n’est qu’apparent.
Ils forgent davantage le corps et sont plus rigoureux physiquement.
L’accès à cette version est un véritable trésor. Si nous avions été des génies,
nous aurions probablement dû les trouver nous-mêmes, mais…
Le fait est qu’avec ces
« nouveaux » mouvements, nous avons accès à un savoir que peu de
pratiquants dans le monde ont la chance d’avoir.
4ème version :
La version suivante est la
version « école-interne ».
Même s’ils changent peu de la
version « école-simple », les mouvements ont quelques nuances, mais
bien que ce soit des détails, ils font une différence significative dans ce qui
se passe dans notre corps et donc dans la nature des mouvements.
5ème version ?
Mais alors, combien y a-t-il
encore de versions ? Peut-être un nombre infini…
Certains se poseront sans doute
la question : mais pourquoi ne pas accéder directement aux versions les
plus élevées ?
Je pense, tout d’abord, qu’un
Maître transmet en fonction de ce que ses élèves donnent, mais également en
fonction de ce qu’ils sont capables de recevoir, c'est-à-dire de leur niveau.
Les premières versions sont donc
un passage nécessaire du corps afin que les versions plus évoluées puissent apporter
une plus-value à l’apprenant.
C’est donc un travail de
préparation pour s'immiscer dans les secrets des arts martiaux internes...
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