Après 20 ans de pratique, je ne me
lasse toujours pas de répéter les mouvements appris.
Certes, le chemin est long et
l'apprentissage difficile, voire douloureux. Nous cherchons à repousser nos
limites et cela ne peut pas se faire sans effort, ça va de soi... Mais plus
l'effort est important et plus ce qui est acquis l'est profondément. Plus la
chose est difficile à acquérir et plus elle est précieuse. N’oublions pas que
nous cherchons un véritable trésor !
Il est vrai que cette logique
s’oppose à la rapidité, à la facilité et à l'effervescence du monde actuel,
mais pour moi, c'est de manière posée, réfléchie et petit à petit qu'on
acquière durablement les choses. Construire trop vite est l'assurance d'obtenir
quelque chose de fragile avec de nombreuses malfaçons. Donc, selon moi, le
temps d'apprentissage des arts que nous pratiquons est cohérent avec la
richesse, la durabilité, la profondeur et l'efficacité que nous recherchons
dans notre pratique.
Notre travail est de répéter
inlassablement les gestes appris, mais répéter pour répéter n'a pas de sens. Il
nous faut justement répéter pour créer du sens et donc changer, sinon les
mouvements, leur nature.
En tant qu’élève, nous devons
intégrer la théorie que le maître nous transmet dans notre pratique.
Si nous faisons cela, notre
pratique questionnera la théorie reçue, nous confrontera à des problématiques.
En essayant de les résoudre, nous questionnerons le maître, ce qui affinera
notre savoir, que nous pourrons ensuite réinjecter dans notre pratique, ce qui
posera de nouvelles problématiques... C'est un cercle sans fin de réflexion et
de mise en application. La répétition du même mouvement n'est en fait qu’apparente,
le changement se trouvant dans chacun de nos gestes. Donc d'un certain point de
vue, le mouvement est toujours le même, mais il ne l'est jamais... C'est en
cela que cette inlassable répétition n'est jamais lassante, puisque chaque
mouvement s’enrichit du précédent et des savoirs qui nous sont transmis.
C’est
cette évolution de savoirs et de savoir-faire qui va façonner notre
savoir-être, c'est-à-dire notre Moi.
Pour ma part, je garde à l’esprit
une phrase de mon maître : c’est par l’échec qu’on obtient la réussite. En
cas d’échec, je me dis qu’il suffit de changer quelque chose, peut-être juste
un tout petit rien, pour que je réussisse. Alors, je sais que je n’ai qu’une
chose à faire : changer quelque chose et recommencer !
Il ne faut pas se voiler la face,
notre motivation est parfois ébranlée, mais après 20 ans de pratique, je peux
vous assurer que chaque rencontre avec mon maître, chaque entrainement et
chaque exercice n’est rien d’autre que du bonheur !
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